mercredi 3 mars 2010

Quand le coupable accuse les victimes

La réaction de Jean Tremblay à la manifestation dénonçant l'exécution du Théâtre du Saguenay était à la hauteur de sa petitesse politique: accuser les victimes de s'être fait avoir alors que c'est lui le coupable. Ceux et celles, et ils sont quand même nombreux, qui n'avaient pas été confrontés directement au style abrasif et machiavélique du maire comprennent mieux, on s'en doute, qu'ils ont affaire à un redoutable adversaire.

D'abord par son style et ses convictions personnelles. Dans notre région conservatrice et catholique, toujours nostalgique de la prospérité de son passé, Jean Tremblay incarne la tradition et la sécurité, une réputation qu'il entretient en projetant une image de vertu et de défenseur du peuple. Jusqu'à justifier son action politique radicale par un prosélytisme catholique digne de la droite extrémiste. En réalité, M. Tremblay est l'image même du pharisien de la parabole dans sa manifestation ostentatoire et hypocrite de vertu et de piété. Il considère sa fonction comme si son élection lui accordait quelque droit divin de gouverner.

D'où son extrémisme carnassier envers ceux qui le contredisent et son radicalisme dans sa gestion administrative. Il s'agit là bien sûr d'un détournement de démocratie qui ne peut se maintenir que par les pouvoirs énormes que donnent à un maire ambitieux et avide la Loi des cités et villes et la Charte de la ville. Lorsque l'élu décide de centraliser le pouvoir en asservissant les conseillers et la fonction publique par le menace et la répression, le climat d'omerta qui s'installe étouffe le débat politique et la vie démocratique.

Une fois bien en place, pareil régime politique jouit de tous les outils financiers, administratifs et légaux pour imposer sa volonté dans la majorité des dossiers municipaux, avec la complicité tacite des lobbies affamés qui grouillent et grenouillent à travers les firmes d'ingénierie, d'avocats, et d'entrepreneurs de toute catégorie.

On le sait, tout comme la vanité et l'envie, l'orgueil est un vilain péché. Le maire lui ne le sait pas encore. Son orgueil monstrueux brouille sa conscience et l'empêche de distinguer le bien et le mal. Il croit dur comme fer incarner le bien... et bons pour l'enfer les suppôts du mal que sont ses adversaires. Attention monsieur le maire. Jésus, un expert en psychologie des profondeurs, nous a bien avertis. On récolte ce que l'on sème. Il me semble que vous êtes enclin à projeter chez les autres ce que vous êtes vous-mêmes.