lundi 30 novembre 2009

Le pouvoir et ses maîtresses

L'actualité des derniers mois nous a (encore) démontré que le pouvoir politique, qu'il soit municipal ou québécois, trompe sans retenue son épouse démocratique avec plusieurs maîtresses qu'il entretient à grands frais.

La saison des amours électorales venue, alors que les prétendants font la cour au peuple, les tenanciers s'activent discrètement à la chambre des lobbies. Ils parent le Corps public de ses plus beaux atours et vantent ses attributs aux clients bien placés et influents. Car il faut financer la séduction électorale, négocier les prix des gagnants. Et s'assurer d'une bonne place dans le réseau d'exploitation des faveurs de la république. Pendant ce temps, l'attention du peuple est accaparée par les péripéties de la téléréalité électorale. Les candidats font leurs beaux et leurs belles sur le trottoir public, dans les journaux et à la télévision, dans la cuisine, au salon. Ils embellissent, ils maquillent, ils promettent, ils professent...

Au lendemain des élections, les tenanciers gagnants prennent possession de la maison, mettent en place une direction tenancière, réunissent les élus, assignent à chacun un rôle, déterminent les fréquentations, prévoient les répliques. En coulisses, dans la chambre des lobbies, les clients attendent. Le Corps client est livré au Clientélisme corporatif. Les plus gros morceaux iront aux plus puissants.

mardi 24 novembre 2009

L'Inquisition municipale

Lorsque le maire Jean Tremblay est politiquement coincé, comme il l'avait été dans sa croisade religieuse de droite lors des audiences de la Commission Bouchard-Taylor, il envoie au front sa groupie de l'exécutif Marina Larouche, spécialiste de l'aveuglement volontaire et du sophisme populiste. Doyenne des élus municipaux qui doit sa longévité au pharisaïsme du débat démocratique saguenéen, Mme Larouche n'a pas son pareil pour béatifier "monsieur le maire" et lui prêter la vertu papale de l'infaillibilité. Sur un réseau de télévision nationale, elle avait stigmatisé les impies qui critiquaient le mémoire du maire financé par les fonds publics, avant d'avouer qu'elle ne l'avait pas lu. Un miracle.

Elle vient de nous donner une autre démonstration de sa fidélité inconditionnelle aux derniers bulletins de nouvelles dans les dossiers de la salle de spectacle et de l'évaluation municipale. Dans le premier cas, elle se flagelle avec humilité en confessant qu'elle est toujours en état de péché dans son fantasme d'une nouvelle salle de spectacle. Et de reconnaître du même souffle son abandon à l'autorité du gourou de la secte municipale devant lequel elle se prosterne avec la froideur d'une mère supérieure. "$39 millions pour une salle, ça n'a pas de bon sens. Les gens ne voudront jamais payer pour ça", s'exclame-t-elle illuminée sans doute par la révélation de celui qui intercède directement auprès de Dieu.

Quant au dossier de l'évaluation municipale, la Bible du maire professe qu'il faut sauver les marchands du Temple immobilier plutôt que de pactiser avec les protestants. Ça va coûter cher, très cher même. Il faudra passer la quête souvent. "Mais on ne veut plus avoir de problèmes avec ces gens-là", exorcise mère Marina. La vertu coûte cher. L'image de la vertu, encore plus cher. Vade retro, Satana !

mercredi 18 novembre 2009

SAGUENAY UNE VILLE EXCEPTIONNELLE

Saguenay est certainement la seule des grandes villes du Québec où le maire, bien qu’il ait été reconnu responsable par un juge d’actions illégales dans l’exercice de ses fonctions, peut impunément se maintenir au pouvoir en utilisant sans retenue les armes juridiques financées par ses concitoyens.

On pourra continuer de faire état de la personnalité particulière du maire, de son populisme efficace, de son style attachant, il n’en demeure pas moins qu’à la lumière des jugements de la Cour supérieure et de la Cour d’appel (dans le cas de BTF), on peut désormais qualifier le maire de coupable de délit politique.

Les causes qui expliquent selon moi la puissance et l’immunité du maire sont plus profondes et inquiétantes que les particularités du personnage lui-même. Car elles minent le terreau démocratique et contaminent le tissu social de la ville elle-même.

Le terreau démocratique de la ville est comme un désert. On le constate dans l’impotence des conseillers municipaux. Bien que représentant la diversité de la population et la variété des milieux de vie, ils sont incapables de penser et de représenter la ville autrement qu’à travers les clivages et les limites de leur quartier, au mieux de leur arrondissement. Pendant qu’on les laisse fanfaronner avec leur budget de dépenses et gérer à la petite semaine, le cabinet du maire –omniprésent- s’occupe des « vrais » dossiers avec la complicité d’un exécutif docile. Pourtant, les élus ont la légitimité populaire et le pouvoir politique d’imposer une vie démocratique. Ils ont la responsabilité de faire fonctionner le conseil municipal ainsi que La Loi des cités et villes les y oblige. Peut-on espérer que le nouveau conseil municipal s’y applique ?

Il y a plus. Le régime quasi dictatorial pervertit le tissu social. Rares sont ceux qui osent remettre en question cette chape de plomb qui étouffe la démocratie, car ils savent qu’ils seront la cible d’un système basé sur le chantage et le dénigrement.

En fait, cette ville qu’on appelle Saguenay n’existe pas si ce n’est sous sa forme administrative. Cette ville n’a pas encore de culture urbaine dans le sens collectif du terme. Ses élites, ses leaders pratiquent le déni dans un climat d’oppression. Ils refusent de confronter publiquement les défis du présent. Ils évitent conséquemment de remettre en question les travers et de débusquer les tares qui alourdissent le milieu et empêchent la ville de prendre son envol.

La remise en question

Le jugement est sans contredit le premier instrument du discernement. Le jugement s'exerce dans la faculté de percevoir clairement la réalité, d'en distinguer les aspects et dans la capacité de faire la part des choses.

Mais la réalité est changeante, et pour maintenir l'acuité de notre perception, il faut constamment remettre en question notre regard sur le monde.

mardi 10 novembre 2009

Prise de parole

Même après une carrière bien remplie de plus de 35 ans, je ne pouvais me retirer complètement du milieu de l'information et des communications. J'ai encore des idées et des convictions... et surtout le goût de les exprimer et de les partager. Je crée donc ce blog pour le faire.

Je crois que ma contribution au débat public pourrait être encore utile, à une époque d'ailleurs où les médias laissent trop souvent l'humeur du temps, l'approximation superficielle et l'opinion du moment prendre le dessus sur la rigueur, la précision et la clarté dans l'examen et la présentation des faits, des événements et des idées.

En tout les cas, je compte bien m'appliquer à les mettre en priorité dans mes chroniques, sans sacrifier toutefois à mes convictions profondes, inspirées des valeurs de justice, de partage de la richesse et de la connaissance.

J'espère que mes lecteurs et lectrices apprécieront mon engagement.